Ce que l’argent dit de nous #2

Voici la suite de mes réflexions autour du rapport à l’argent. Je vous ai laissé dans le dernier article sur le lien entre argent et bonheur… 

Le moine bouddiste Matthieu Ricard dans Plaidoyer sur l’altruisme met en avant que « L’argent fait le bonheur… si on le donne. » 

Bonheur, don, partage… Le bonheur ne serait donc pas dans la possession de l’argent pour l’argent mais dans ce qu’il permet de faire… Quand notre relation à lui est pacifiée. 

Voici quelques clés du livre de Christian Junod pour décrypter notre rapport à l’argent. 

Écureuil, sabotage ou montagne russe

La tendance écureuil

C’est l’image de Scrat, le petit écureuil dans l’âge de glace… Il court après sa noisette et est prêt à pleins de sacrifices pour l’obtenir.

J’amasse coûte que coûte pour satisfaire mon besoin de sécurité. Or la ligne de crête est étroite entre sécurité et peur de manquer... Quand on a beaucoup, on n’est pas plus en sécurité à cause de la peur de perdre ou de ne pas avoir assez pour passer les coups durs de la vie…

 

« Certains qui ont beaucoup à perdre se sentent moins libres que ceux qui n’ont rien à perdre. Combien de personnes se sentent prisonnières de leur travail, de leur couple ou de leur famille, et ne veulent pas déplaire ? L’argent n’apporte pas la solution à ces problèmes. Ce qui est nécessaire, c’est du courage pour affronter l’inconnu quel qu’il soit ou de casser une loyauté familiale. »

Christian Junod, Ce que l’argent dit de vous

Cet inconnu nous reste souvent inaccessible car nous avons peur du changement. « Il n’y a pas de honte à avoir peur, ce n’est pas un problème. Ne pas se l’avouer en est un car je ne peux pas transformer une peur non dite et c’est elle qui restera le moteur de mes décisions« .

Ca pousse à réfléchir sur les vrais raisons des choix que l’on pose…

La tendance sabotage

« Je fais en sorte que l’argent n’arrive pas à moi et je le repousse. » Bien sûr de façon tout à fait inconsciente !!

Sous-estimation de la valeur de son travail, manque de rigueur dans la facturation, choix de métiers dont les rémunérations sont basses… Les exemples de situations sont nombreuses et je vous renvoie au livre. L’auteur relie ses situations à un refus de l’argent (qui serait responsable de tous les maux de la terre)…

Cette tendance au « sabotage » inconscient tourne au gâchis de talent car certains comportements ne donnent pas ou peu de chances à un projet d’être pérenne… Et c’est un gâchis personnel et pour tous les gens qui auraient pu bénéficier des talents de cette personne.

La tendance montagne russe

Etre dans un premier temps dans la partie « j’amasse » : tendance écureuil et essayer d’économiser. Et en même temps, ne pas pouvoir s’empêcher de dépenser de façon inconsidérée pour des choses au final qui engendrent un regret.

Beaucoup de nos rapports à l’argent viennent de notre enfance. Lors d’un exemple, il explique qu’une famille qui économise beaucoup et vit dans la restriction peut engendrer une frustration chez l’enfant qui se retraduit à l’âge adulte. « Ainsi quand il économise, il arrive un moment où inconsciemment, il se voit faire la même chose que ses parents et, comme il n’est pas en paix avec son vécu d’enfant, il rejette l’argent en le dilapidant. En réalité c’est cette histoire familiale qu’il rejette.« 

Cela fait écho au film « Confession d’une accro au shopping » pour ceux qui connaissent. La famille de l’héroïne s’est toujours privée pour économiser. Et elle a pris le contre-pied total à l’âge adulte… dépensant sans cesse pour de nouvelles choses (en particulier la mode) jusqu’à se mettre dans le rouge de très nombreuses fois… allant jusqu’au recouvrement bancaire.

 

D’autres comportements sont également cités, je vous renvoie au livre !!

Beaucoup de nos comportements en lien avec l’argent font écho à des situations vécues dans notre enfance… créant ainsi des blocages. La peur de manquer quand on a vécu dans la pauvreté enfant, la reproduction d’un modèle familial ou le contre-pied total de ce modèle… sans être vraiment libres.

C’est à un vrai travail introspection que nous mène le livre pour repérer les schémas qui sont les nôtres. Cela permet de prendre de la hauteur sur ce que l’on vit et de ne pas subir sa vie mais la choisir pour ne pas avoir de regrets.

Les 5 regrets des personnes en fin de vie

Bronnie Ware, infirmière en soins palliatifs a accompagné des dizaines de personnes en fin de vie et a retranscrit dans un livre leurs regrets. Les 5 regrets des personnes en fin de vie. Les voici en quelques lignes :

  • Ne pas avoir eu le courage de mener une vie en restant fidèle à moi-même, plutôt que la vie que les autres attendaient de moi.
  • Avoir travaillé autant et d’avoir accordé autant d’importance à ce que je gagnais.
  • Ne pas avoir eu le courage d’exprimer mes sentiments. (Et là je vous renvoie à ma chanson préférée du moment : Les gens qu’on aime de Patrick Fiori)
  • Ne pas être resté en contact avec mes amis.
  • Ne pas m’être permis d’être plus heureux.

Je vous renvoie vers cet article qui fait un résumé plus complet du livre.

« Les hommes perdent la santé pour accumuler de l’argent… Ensuite ils perdent cet argent pour retrouver la santé… Et à penser anxieusement au futur, ils en oublient le présent… De telle sort qu’ils finissent par ne vivre ni le présent, ni le futur. Ils vivent comme s’ils n’allaient jamais mourir… Et meurent comme s’ils n’avaient jamais vécu !« 

Le Dalaï Lama

Alors il est bien sûr possible d’être heureux avec de l’argent et il n’est pas question de le rejeter.

« Ce qui est essentiel est de voir l’argent comme un élément parmi tant d’autres pouvant contribuer au bonheur en soi et autour de soi. Aussi longtemps qu’une majorité de personne croira que l’argent est à la base de leur bonheur, il s’en suivra une compétition sauvage pour en acquérir davantage et une peur croissante de le perdre. Pour changer le cours de ce mouvement individualiste, il est urgent de créer des communautés vivantes. »


Christian Junod

Les relations sont au cœur de ce qui contribue au bonheur !

Le chanteur Calogero y a consacré une chanson : « C’est dit » :

Mais quand tout s’allume 
Quand tout enfin nous sourit 
Gloire, fêtes, symphonies 
Bravo, bijoux, frénésies 
Quand on me saoule d’imposture ou d’amnésie 

Honneur et fortune 
Qu’en sais-je aujourd’hui ? 
Je ne suis riche que de mes amis 
C’est dit 

Calogero, C’est dit

Les communautés vivantes ce sont des communautés où les membres se connaissent, s’apprécient, entretiennent des relations de qualité les uns avec les autres. « Famille » « Amis » « Voisins » « Village ».

« Dans de telles communautés, on ne laisse tomber personne ! Chacun tient à ce que tout se passe bien pour l’ensemble de ses membres et y veille.« 

La démarche éco-responsable / zéro déchet / « licorne » pousse à se tourner vers de nouveaux lieux de socialisation et à (ré)activer ses cercles de relations immédiates.

Quelques exemples pour clôre cet article très dense :

  • Nous avons acheté avec des amis un broyeur. Son utilité est ponctuelle… Nous nous l’échangeons en fonction des besoins et ça fonctionne très bien !
  • Un de nos amis a une machine à fondue électrique. Nous lui empruntons environ 1 ou 2 fois par hiver… A quoi bon en acheter une pour un usage si ponctuel ?
  • En m’intéressant davantage au secteur associatif autour de l’écologie et du réemploi j’ai découvert la Coop 5 pour Cent. Il s’agit de la ressourcerie de Caen. Je suis devenue coopératrice. J’essaye de m’y investir. C’est l’occasion de découvrir pleins de personnes qui ont des valeurs communes avec moi !
  • (Re)découvrir son voisinage : prêter un taille-haie ou emprunter la tronçonneuse ! L’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie) estime que la moyenne d’utilisation d’une visseuse est de 12 min… dans sa vie. Bon chez nous elle sert davantage mais si on n’est pas bricoleur… A quoi bon posséder quand on peut se prêter les outils ou certains objets !
  • Depuis que j’ai emménagé dans mon village il y a 3 ans, je prends beaucoup de plaisir à aller à la bibliothèque. Le partenariat avec la bibliothèque départementale fait qu’on a des nouveautés assez facilement et un très grand choix ! Beaucoup d’économies à la clé !
  • Oser demander à une amie de garder mes enfants… car problème de garde… (oui car demander c’est pas si simple !)

Il y aurait encore beaucoup à écrire sur ce sujet… Je m’arrête là en vous recommandant chaleureusement la lecture de « Ce que l’argent dit de vous« .

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